15 nov. 2017

{Chronique} The winner's curse Tome 2 The Crime

Fille du général le plus titré de l’Empire, Kestrel a eu la faiblesse, alors qu’elle réprouve l’esclavage, d’acheter dans une vente aux enchères un jeune homme du nom d’Arin. Pire encore, elle a eu la faiblesse de le laisser devenir son ami, de laisser la ville entière s’émouvoir de leur proximité. Elle n’a compris qu’au dernier moment son erreur, en découvrant l’impensable : espion aux ordres du peuple herrani oppressé depuis la conquête du pays par l’Empire, il était là depuis le début pour la trahir, pour renverser le pouvoir.
Tout a changé. Kestrel a été contrainte de lutter pour sa survie, a vu ses amis tomber autour d’elle, a dû supporter la douleur de cette terrible trahison, son éducation entière qui lui sou e de tout faire pour se venger du jeune homme. Et quand il a fallu choisir, elle a choisi, à son tour, l’impensable : sacrifier son bonheur pour celui des herrani, céder à un terrible chantage qui la force à tourner le dos à Arin une bonne fois pour toutes. Elle est désormais la fiancée du fils du monarque. S’ouvre, à la cour, un terrible jeu d’échec où Kestrel doit mentir à tout le monde, depuis l’Empereur – un homme sans pitié qui se délecte de la souffrance d’autrui – jusqu’à Arin lui-même, en passant par la masse des courtisans qui n’espèrent que sa chute.

-Si tu crois me faire peur... (Il les dévisagea longuement.) Alors? Nous battrons-nous ensemble? 
C'est la sœur qui prononça le mot tant attendu, mais c'est le frère qui en fit une réalité. Il traversa le petit atelier et plaça une main sur la joue du forgeron -ce geste herrani qui symbolisait une amitié si forte entre deux êtres qu'ils en étaient venus à se considérer comme de la même famille. La reine sourit quand Arin retourna la politesse à Roshar, et c'est alors que cette unique syllabe retentit: si belle et si funeste, aussi petit et brûlante que le trou creusé dans la porte des cuisines. En cet instant, tout l'univers du gouverneur de Herran se résuma à ce simple mot.
-Oui.


Quel bonheur de ne pas avoir à trop attendre entre deux tomes d'une série qu'on affectionne! C'est en mars que j'ai découvert le premier tome de la trilogie de Marie Rutkoski, une gentille auteure, simple et proche de ses lecteurs que j'ai eu la chance d'interviewer à l'occasion du salon du livre de Paris en mars dernier. Un grand merci à la maison d'édition Lumen pour m'avoir permis la lecture de cette suite que j'ai encore plus apprécié que le premier tome.
Pour vous rappeler brièvement les évènements du premier tome sans trop vous en dire pour autant, sachez simplement que les Valoriens et les Herranis sont deux peuples ennemis. Les premiers ont asservis les seconds. Kestrel est la fille d'un illustre général et deux perspectives d'avenir s'offrent à elle: se marier et fonder une famille ou intégrer l'armée de son père et se battre. Lors d'une balade au marché aux esclaves, elle va faire l'acquisition d'Arin, un esclave Herrani qui ne va pas la laisser indifférente.
Dans ce second tome, Kestrel est désormais fiancée au fils de l'Empereur et elle continue de lutter contre les sentiments qui l'animent envers Arin.
Cette lecture a été un véritable délice qui n'est pas passée loin du coup de cœur. L'aspect politique et les jeux de pouvoirs sont une fois de plus de mise d'autant que l'intégralité de l'histoire se déroule à la cour de l'Empereur. Cet environnement favorise grandement les manipulations et magouilles diverses et variées et j'ai assisté avec fascination et effroi aux décisions et aux risques pris par Kestrel tout au long de ce récit qui m'a passionné.
Marie Rutkoski possède l'art et la manière de faire monter la pression. En effet, plus j'ai avancé dans ma lecture et plus j'ai été prise au jeu par ce que je lisais à tel point que j'ai peiné plus d'une fois à lâcher mon livre. Le dernier tiers est tout simplement dramatique et j'ai été horrifié par les évènements. J'ai souvent pensé que tout allait s'arranger d'une manière ou d'une autre mais l'auteure m'a fait de nombreuses fausses joie et m'a fait vivre un véritable ascenseur émotionnel. Quant à la fin, elle ne m'a pas du tout plu et j'en veux énormément à Marie Rutkoski de m' avoir laissé en plan de cette manière!
Mais laissez-moi vous parler également des personnages. J'avais été conquise dans le premier tome par l'audacieuse Kestrel. Tacticienne hors pair, fine observatrice et manipulatrice de talent, ses qualités sont une fois de plus mises à l'honneur. J'ai tremblé pour elle à plus d'une reprise car elle évolue dans l'environnement proche de l'Empereur, un homme fourbe et perfide, animé d'une profonde malveillance et d'une grande cruauté. Je l'ai détesté d'un bout à l'autre mais j'avoue qu'il provoque également le sel de ce récit. Quant à Arin, mon Dieu, cet homme à de la suite dans les idées! Il possède une détermination et une obstination à toute épreuve et les quiproquos et malentendus avec Kestrel qui ponctuent le récit m'ont tout simplement rendue folle.
Vous l'aurez constaté, j'ai adoré cette suite. Alors pourquoi n'ai-je pas ressenti de coup de cœur? Je ne me l'explique que par le fait que j'ai lu ce livre au moment où je suis tombée malade (un truc bien costaud dont j'ai eu du mal à me débarrasser et qui ne s'en est allé qu'à l'aide d'antibiotiques pour mieux revenir une semaine après). J'étais donc bien fatiguée pendant ma lecture, peinant parfois à me concentrer et à rester éveillée ce qui m'a empêché de ressentir le petit truc supplémentaire me permettant d'accéder au coup de cœur. Quoi qu'il en soit avec une telle fin, je ne trépigne d'impatience à l'idée d'avoir entre les mains le troisième et dernier tome de cette trilogie que je vous recommande chaudement.


★★★★★


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