27 déc. 2016

{Chronique} La vie rêvée d'Henrietta

Chine, province de Jiangxi, 1941. Au plus haut des légendaires montagnes de Lushan se dresse un internat réservé à des enfants de missionnaires anglais. Henrietta S. Robertson dite Etta, dix ans, est l’une de ces jeunes pensionnaires. Gamine malicieuse désespérément en quête d’attention, elle décrète un jour posséder un don divin, celui de pouvoir prédire la mort de ceux qui l’entourent. Elle a tôt fait de révéler ce pouvoir miraculeux à ses camarades, et se retrouve enrôlée dans le club très fermé des prophétesses. Lorsque la guerre arrive, détruisant tout sur son passage, la divine mission d’Henrietta et de ses amies va revêtir une toute nouvelle importance ; les prophétesses en culottes courtes vont vite s’apercevoir que la limite qui sépare l’imaginaire de la réalité et le bien du mal peut parfois devenir dangereusement floue.




"Si Jean baptisait avec de l'eau, avec quoi Jésus baptisait-il?"
Hilary, qui ne tenait plus en place quand elle réfléchissait, me donna un coup de pied. Je hurlai. Toutes les jambes se figèrent et Miss Kingsley demanda:
"Qu'était-ce?
- Le Saint-Esprit, répondis-je de dessous la table. Marc, chapitre un, verset huit."

Comme je le disais dans ma chronique de Anita envoya tout balader, les éditions Denoel m'ont récemment contacté afin de me proposer un partenariat. Le livre que j'ai choisi dans leur dernier catalogue est donc celui-ci: La vie rêvée d'Henrietta. La couverture somptueuse et le résumé alléchant invitant le lecteur au voyage m'ont convaincue en dépit du fait que ce livre soit très éloigné de mes lectures habituelles. C'est donc la curiosité qui l'a emporté!
 
Le récit débute en Chine, en 1941, en pleine guerre sino-japonaise. Henrietta est une fille de missionnaires qui l'ont envoyé passer sa scolarité à l'école catholique de Lushan pendant qu'ils continuent de sillonner la région dans le but de porter la voix du seigneur et de convertir les foules. Henrietta dotée d'une vive imagination va se targuer d'être une prophétesse capable de prédire les malheurs à venir dans son entourage.
 
La première considération que j'ai en tête, ce n'est pas au sujet de l'histoire, c'est au sujet de la couverture. Comme j'ai pu vous le dire plus haut, j'ai été très sensible à cette illustration, au regard à la fois doux et triste de celle que je vois comme étant Henrietta qui semblait m'inviter à découvrir son histoire. C'est pourquoi je suis tombée des nues lorsque j'ai appris que les éditions Denoel ont repris l'illustration d'un livre de Anne Perry sorti en 2011: Un noel plein d'espoir. Je ne pense pas que reprendre une illustration soit une pratique courante mais en tout cas c'est une pratique qui me perturbe beaucoup. Pour moi, UN livre = UNE identité graphique = UNE couverture unique. Voilà, au final c'est bien le contenu qui importe, nous sommes d'accord mais je dois vous dire que je n'ai plus regardé mon exemplaire de la même manière une fois que j'ai appris ce détail. J'étais un peu moins amoureuse, vous voyez?
 
Passons maintenant à l'histoire à proprement parler. J'ai voulu lire ce livre pour être dépaysée et de ce point de vue là, le pari est plutôt réussi. L'auteure est bien parvenue à me catapulter en Chine par ses descriptions et sa propre expérience de fille de missionnaire confère une certaine crédibilité à son histoire. Le pensionnat de Lushan parait vivre en dehors du monde et en dehors du temps et est complètement rythmé par la vie religieuse. Quant à la dernière partie qui se passe à l'intérieur d'un camp peuplé de prisonniers et gardé par les japonais, la crasse et la promiscuité, le dénuement et la maladie lui ont donné des accents véridiques.
 
Henrietta est pensionnaire depuis déjà quelques années et plus le temps passe, plus elle a besoin que l'intérêt de ses camarades et de ses professeurs s'attardent sur elle. C'est certainement pour cette raison qu'elle va commencer à jouer les prophétesses omniscientes. J'ai eu beaucoup de mal à supporter son personnage, surtout dans la première partie. Son manque d'attention va parfois la pousser à être franchement méchante et à faire de mauvais choix et la jeunesse et l'inexpérience n'excusent pas tout à mes yeux. Toutefois la réalité de la guerre va quelque peu bouleverser son quotidien et l'amener à perdre son innocence et ses douces illusions.
 
J'ai trouvé que ce livre se lisait vraiment tout seul mais j'en ressors un brin mitigée. En effet le personnage d'Henrietta m'a tellement perturbée que j'ai eu du mal à passer outre pour savourer ma lecture. Même si la période historique rend la dernière partie plus intéressante que la première, je ne suis malheureusement pas pleinement satisfaite.
 
En résumé, j'ai trouvé certains aspects de cette histoire intéressants et d'autres moins. J'ai eu énormément de mal avec le personnage d'Henrietta ce qui a été un frein considérable pour moi pour accrocher à ce récit. Même si j'ai moyennement apprécié ce livre, je ne doute pas qu'il saura trouver son public, pour ma part je lui mets la moyenne soit 2.5/5.

 

 

3 commentaires:

  1. Dommage. En lisant le résumé, je suis finalement moyennement tenté alors ce n'est pas ta chronique qui va me donner envie de lui laisser sa chance ^^

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  2. Je serais curieuse de voir ce que ça donne, je le note !

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